Koudougou : Tahirou Barry promet de réhabiliter Faso Fani s’il est élu président

Publié le lundi 23 novembre 2015 à 12h00min

PARTAGER :                          
Koudougou : Tahirou Barry promet de réhabiliter Faso Fani s’il est élu président

A jour J-8 des élections couplées du 29 novembre, les candidats font monter le mercure. A Koudougou, où il était samedi 21 novembre 2015, Tahirou Barry du parti pour la renaissance nationale (PAREN) a promis de réhabiliter l’usine Faso Fani s’il est élu président. Il était aux côtés de son mentor, le Pr Laurent Bado.

Surnommée "Benghazi" du Burkina, Koudougou est pour Tahirou Barry une ville d’honneur qui en dépit des épreuves qu’elle a traversées « demeure debout confiante en l’avenir ». Au titre de ces épreuves figurent bien le chômage que le président du PAREN a qualifié de cancer qui ronge la jeunesse ; et la fermeture en 2001 de Faso Fani, l’une des plus grandes usines qui faisait la fierté de la cité et du Burkina Faso tout entier. Aujourd’hui, Tahirou Barry se dit prêt à faire renaitre ce patrimoine national de ses cendres grâce à l’actionnariat populaire si au soir du 29 novembre 2015, le peuple burkinabè le porte à Kosyam avec évidemment une majorité réconfortante à l’hémicycle. C’est devant une multitude de militants prêts à tourner la page des « billets de banque », que le filleul et son mentor Laurent BADO ont feuilleté leur programme politique « original » qui se baserait sur des valeurs culturelles. Un programme qui, rappelons-le contient entre autres les quatre propositions de lois du parti rejetées par le conseil national de la transition.

Les lois rejetées

Dans son allocution, Tahirou Barry a estimé que ces quatre propositions de lois ont été rejetées sans raison valable. Il s’agit d’abord de l’ « Interdiction et répression de l’animalité, de la pédophilie et du mariage de personnes du même sexe ». Cette proposition aurait permis, selon le président du PAREN, de prévenir des comportements déviants importés et contraires à la philosophie de la liberté africaine.
Les étudiants étant au cœur des préoccupations du parti, une autre loi intitulée « Taxe sur les véhicules automobiles » a été proposée. Pour le protégé de Laurent Bado, son rétablissement au profit du budget de l’Etat aurait permis par exemple d’octroyer des bourses aux étudiants.
L’ « Assurance sur la créance de salaire » aurait, elle, permis aux employés d’une entreprise de faire face aux charges en cas de fermeture. Et enfin la « Circulation tardive des mineurs », si elle n’avait pas été également rejetée, devait restreindre l’accès aux débits de boissons aux jeunes de moins de 18 ans.
En dépit des actions de plaidoirie menées auprès des communautés religieuses, des organisations syndicales des travailleurs et des étudiants, aucune de ces lois n’est passée au Conseil national de la transition (CNT). Le PAREN entend donc les réactiver si le peuple lui accorde sa confiance.

Appel à la responsabilité et à la vigilance

« Le jour du vote, soyez-vigilants ! Pensez à l’avenir de vos enfants, à l’avenir de la Nation. On peut maintenir le peuple dans l’esclavage par la force, par la ruse mais si vous demeurez toujours dans l’esclavage, c’est que vous êtes des lâches », a lancé Tahirou Barry paraphrasant ainsi le président Thomas Sankara, que le parti considère comme un patrimoine intellectuel du Burkina. A sa suite, le Pr Laurent Bado a également dans un langage de « vérité », demandé au peuple burkinabè de prendre ses responsabilités en faisant la différence avec « ces loups-garous et ces menteurs » et en convainquant leurs proches à la cause du PAREN. Ce même appel à la vigilance a été lancé par Antoinette Yaméogo, tête de liste du parti pour les législatives dans le Boulkiemdé et aussi par Seydou Zongo alias Zedess. Pour le coordonateur provincial Albert Gagré Koudouigou, le programme politique du PAREN demeure « le seul modèle de développement qui puisse servir de béquille aux infirmes du bonheur. »

Escales à Kokologho et Poa

Avant le meeting de Koudougou, Tahirou Barry a fait deux escales, l’une à Kokologho et l’autre à Poa. Aux militants de la première localité, le candidat du PAREN a déclaré que le parti produisait des fruits et non des fleurs comme le prétendent d’autres partis. Au second groupe, composé pour la plupart de personnes âgées, Barry a appelé à la mobilisation ; une mobilisation que les militants auraient pu accroitre si Poa, qui compte une dizaine de villages, avait, lui aussi, son siège du parti.
Le meeting que la ville de Réo devait abriter a été annulé du fait des messes de requiem qui s’y déroulent. En attendant une nouvelle date, le PAREN devait poursuivre son périple, ce dimanche 22 novembre, à Pô la capitale du Nahouri.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

Portfolio

PARTAGER :                          
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique