Assassinats du 27 Octobre 1987 : Une lueur d’espoir pour les familles des militaires du BIA tombés à Koudougou et à Bobo

Publié le jeudi 29 octobre 2020 à 19h29min

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Assassinats du 27 Octobre 1987 : Une lueur d’espoir pour les familles des militaires du BIA tombés à Koudougou et à Bobo

Trente-trois ans après l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara et de ses compagnons, le « lion » tient à restituer les faits sur la disparition tragique des anciens militaires du bataillon d’intervention aéroporté (BIA) à Koudougou et à Bobo pour que justice soit rendue. Ainsi, l’espoir renait pour les familles des victimes du coup d’Etat du 15 octobre 1987, grâce au Comité International du mémorial Thomas Sankara (CIM-TS), qui souhaite ouvrir un dossier judiciaire et accompagner les familles des victimes.

« On a tué mes éléments froidement, gratuitement, méchamment, ce n’est pas lors d’une guerre c’est des assassinats en temps de paix. » dixit-Boukary Ouédraogo dit le Lion sur les ruines du Bataillon d’intervention aéroporté (BIA) de Koudougou.
Organisé par le CIM-TS ce mardi 27 octobre 2020, ce pèlerinage sur les ruines du BIA à Koudougou s’inscrit dans le cadre de la commémoration des évènements du mois d’octobre qu’ils ont dénommé : « octobre, mois de gloire et de mémoire pour le Burkina et Cuba. »

Ainsi, après avoir déposé les gerbes de fleur sur la tombe des militaires tués le 27 octobre 1987, le lion réaffirma qu’il n’y a eu aucun combat, ni affrontement entre les éléments venu de Ouaga et du BIA le 27 octobre. Car dit-il, ses éléments avaient déposé les armes et n’avaient aucune activité militaire.

« C’est moi qui ai appris la mort de Thomas et appelé les autres éléments pour les informer. On a bouclé boutique et la question se posait s’il faut réagir ou pas. Moi je leur ai dit le type est mort alors ceux qui vont mourir en plus seront des innocents. C’est ainsi que l’on a simplement arrêté pour ne pas faire de carnage inutilement. » A l’entendre, ils sont au total 11 à Koudougou et 08 à Bobo qui sont tombés sur les balles assassines lors du coup d’Etat de 1987.

Selon lui, dans ce monument qui ne comporte aucun nom, ce sont onze (11) militaires, dont quatre officiers qui y sont. D’où son plus grand souhait serait de réparer cette méprise afin que l’on mette l’identité de ces derniers et que surtout justice soit rendue pour savoir qui a tué ces anciens militaires du BIA.
Une question qui ne tardera pas à avoir des réponses, car le mémorial Thomas Sankara entend apporter une aide judiciaire aux familles des victimes afin que toute la lumière soit faite.

« Ce sont des crimes imprescriptibles et donc nous accompagnons les différentes familles à ce qu’il y ait une justice. Il y a beaucoup d’assassinats qui ont été oubliés et ces familles sont dans le désarroi et personne n’a pu les soutenir » dixit Luc Damiba, secrétaire général du Comité International du mémorial Thomas Sankara (CIM-TS).

Selon lui, il y aura un collectif d’avocats qui sera constitué pour accompagner les familles à porter plainte comme partie civile dans le dossier de plusieurs assassinats perpétrés lors du coup d’Etat de 1987. A entendre M. Damiba épris de justice, l’attente a trop duré, et il est temps que le procès ait enfin lieu pour le repos des âmes des victimes. Notons que le dossier a été renvoyé devant la Chambre de contrôle du Tribunal militaire de Ouagadougou, ce qui permet d’espérer la tenue d’un procès courant 2021.

P.O
Lefaso.net

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