Koudougou : Une coalition des structures syndicales des étudiants dénonce une « mauvaise gestion » de l’Université Norbert Zongo

Publié le mardi 7 juin 2022 à 22h26min

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Koudougou : Une coalition des structures syndicales des étudiants dénonce une « mauvaise gestion » de l’Université Norbert Zongo

La coalition des structures à caractère syndical d’étudiants de l’université Norbert Zongo a animé une conférence de presse le samedi 4 juin 2022 à Koudougou. Face à la presse, il a été question des difficultés que traversent les étudiants inscrits à l’université Norbert Zongo.

Les échanges avec la presse ont débuté par l’observation d’une minute de silence à la mémoire des personnes disparues à cause du terrorisme et de toutes les victimes des drames survenus à l’université Norbert Zongo ; dont le plus récent est celui de Tenipaguiba Tankouano, étudiant en première année MPCI, survenu dans une bousculade dans un restaurant universitaire de Koudougou. La vie académique et sociale de l’étudiant burkinabè de façon générale et celui de l’étudiant à l’université Norbert Zongo en particulier va de mal en pis, a lancé la coalition des structures à caractère syndicale d’étudiants composée de l’ANEB, la FESCIBF, la FNEEB et l’UNEF.

Selon elle, le mal que traverse l’UNZ est la conséquence de l’application des politiques néolibérales dans l’enseignement supérieur. A en croire les conférenciers, le système aurait rendu plus complexe les conditions de vie et d’études des étudiants, les plongeant dans un calvaire sans précédent. « La situation à l’université demeure la plus déplorable à tout point de vue. Que ce soit au plan académique, pédagogique, infrastructurel et des libertés, il y’a suffisamment de difficultés », souligne Fernand Wilfried Bazo, porte-parole de la coalition et président de l’ANEB Koudougou.

Le porte-parole de la coalition des structures à caractère syndical de l’université Norbert Zongo, Fernand Wilfried Bazo.

Sur les plans académiques et pédagogiques, il ressort que l’application du système Licence-master-doctorat (LMD) sans mesures d’accompagnement a pour conséquences un retard académique jamais égalé et des taux d’échecs massifs, affirment les étudiants. « A titre d’exemple, à l’unité de formation et de gestion en Science économique et gestion (promotion 2018), on a enregistré en session normale 269 admis sur 1.303 étudiants inscrit en semestre 3, soit un taux d’échec de 79.35%, à l’UFR/ST dans la filière Mathématiques Bac 2018 au semestre 4 on a enregistré en session ordinaire 10 admis sur 80 étudiants inscrits, soit un taux d’échec de 87.5%. Quant à la filière Mathématique Physique Chimie (promotion 2019) c’est la même triste réalité avec 147 admis sur 1 500 étudiants inscrits en semestre 1 de la session ordinaire, soit un taux d’échec de 90.2% », déplore la coalition. A cela s’ajoute, toujours selon eux, l’imposition des arrêtés N°2019-073 et N°2019-074 portant respectivement régimes d’études en licence et master dont le seul objectif est de vider l’université des « enfants du peuple » en vue de la rendre élitiste, estiment-t-ils.

Sur le plan infrastructurel, l’insuffisance criarde des salles de cours, le manque de bibliothèques, de laboratoires, de salles d’informatique et de toilettes constituent la préoccupation de la coalition. Sur le plan social, la mise en application de certaines reformes est dénoncée par la coalition. Il s’agit des reformes sur le FONER, l’aide mais aussi les bourses intermédiaires qui exigent de l’étudiant un certain nombre de conditions à remplir. Pour les conférenciers, ces reformes visent à exclure un certain nombre d’étudiants. Aussi, l’insuffisance des plats dans les restaurants universitaires ne reste pas en marge de leurs préoccupations. A croire la coalition, face à cette situation, plusieurs démarches ont été entreprises sans succès auprès des autorités universitaires ; c’est une des raisons qui a conduit à l’organisation de cette conférence de presse, ont-ils justifié.

La coalition exige des autorités universitaires un examen sérieux et diligent de sa plateforme minimale d’action composée de cinq points. Il s’agit de l’abrogation des textes du FONER issus de l’atelier de Koudougou et de la suppression des conditions récentes dans le lancement de la 1ère session du FONER au titre de l’année académique 2021-2022, de l’augmentation du nombre de plats servis dans les restaurants universitaires et de la réouverture immédiate et sans condition de tous les points de services fermés. Ils réclament aussi l’ajout des tickets ordinaires à la digitalisation dans la restauration universitaire. A ces points s’ajoute l’abrogation des arrêtés n°2019-073/MESRSI/SG/DGESup et n°2019-074MESRSI/SG/DGESup portant régime général des études, des diplômes de Licence, Master et de recherche dans les institutions publiques et privées d’enseignement supérieur et sa relecture concertée et consensuelle. Ils ont terminé en demandant vérité et justice sur tous les drames survenus à l’université Norbert Zongo et l’annulation des sanctions infligées à un étudiant de l’UFR/ST lors de la session du conseil de discipline du 13 janvier 2022.

Face au silence des autorités, selon les conférenciers, un mot d’ordre de grève de 48 heures est lancé à nouveau les 8 et 9 juin 2022. En rappel une grève de 48 heures avait été organisée le 1er et le 2 juin afin d’interpeler les autorités universitaires sur la même question des difficultés que vivent les étudiants de l’université Norbert Zongo.

Prince Omar
Lefaso.net

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