Démocratie et bonne gouvernance : Le Labo citoyennetés recule pour mieux sauter

Publié le lundi 6 mars 2017 à 01h37min

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Démocratie et bonne gouvernance : Le Labo citoyennetés recule pour mieux sauter

La ville de Koudougou a abrité les 2 et 3 mars 2017 un atelier de bilan des activités 2016 et de planification des activités 2017 du Laboratoire citoyennetés. Après deux jours de conclave, une conférence de presse a été organisée pour partager les grandes conclusions des travaux et échanger sur les enjeux actuels de la décentralisation. C’était ce samedi 4 mars 2017 dans la cité du cavalier rouge.

Après une année d’activités, le Labo citoyennetés a jugé nécessaire de marquer une halte pour faire le bilan de 2016 et jeter les jalons de 2017. Cela dans l’ultime but de réussir sa mission quotidienne qui est celle de cultiver la démocratie et la bonne gouvernance au Burkina comme partout. Et cette conférence de presse participe de cet exercice de redevabilité vis-à-vis de l’opinion publique nationale et sous régionale
Depuis sa création en 2003, rappelle Raogo Antoine Sawadogo, président du Labo citoyennetés, sa structure, a toujours « contribué à réconcilier gouvernés et gouvernants à partir du local ». Ce qui sous-entend que « le Laboratoire est un outil à la disposition des élus locaux ». C’est en cela donc, que pour avoir des collectivités bien administrées dans la durée, il s’évertue à renforcer la capacité de ces élus-là. Une démarche qui est édictée par la première vision stratégique (2003-2014) du Labo citoyennetés.

Antoine Raogo Sawadogo (au milieu), président du Labo citoyennetés a partagé la vision de sa structure

Suite au bilan des dix ans du Labo citoyennetés en 2014, poursuit le président Sawadogo, il s’est imposé la nécessité de « reformuler une nouvelle stratégie (2016-2026) ». Cela s’explique par l’évolution des choses surtout avec le rôle ambivalent de l’Etat ouest africain qui est « tantôt fantomatique, tantôt contesté mais toujours présent et incontournable ». Une évolution qui oblige aussi les élus locaux à composer avec d’autres composantes que sont la société civile qui émerge. Sans compter les nouveaux enjeux que sont le transfrontalier et la sécurité.
Cette contextualisation a permis au Secrétaire permanent du Labo citoyennetés, Armand Joseph Kaboré de donner succinctement les principaux résultats de l’atelier bilan-planification. Pour ce qui est de 2016, des activités ont été menées au plan institutionnel et organisationnel, avec des chantiers développés.

Ainsi, au plan institutionnel et organisationnel, l’action du Labo a essentiellement touché les huit pays de l’espace UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine), avec une concentration dans trois pays à savoir le Bénin, le Burkina et le Niger. Dans ces trois pays, des équipes opérationnelles s’y trouvent et les acteurs ont participé aux travaux durant les 48h à Koudougou. Pour le Secrétaire permanent, environ deux milliards de FCFA ont été investis. Ce qui a permis la mise en œuvre de la vision à travers trois types de programmes (treize programmes et/ou mandats). Avec un programme propre, des programmes conjoints et des mandats. Pour la réussite de ces activités, 36 cadres de haut niveau ont été mobilisés en permanence.

Pour le Secrétaire permanent, plusieurs chantiers seront développés en 2017

En ce qui concerne les chantiers développés, les acteurs du Labo n’ont pas chômé à en croire les résultats présentés. Comme son nom l’indique, un laboratoire sert à la recherche, donc à la production. C’est ainsi que le Laboratoire Citoyennetés dans sa mission de production de connaissance a à son actif cinq diagnostics sur la problématique du transfrontalier, une sur les questions de sécurité, une liée aux élections et deux rapports de capitalisation. Avec à l’appui le renouvellement de la convention d’accueil d’une chercheure du Cirad qui travaille sur les questions de la sécurité alimentaire.

L’action du Labo a aussi consisté au renforcement de la maitrise d’ouvrage communale, soit 147 collectivités directement investies au Bénin, Burkina, Niger. Cela a permis en partie d’appuyer à la gestion de processus d’aménagement urbain et d’organiser 348 ateliers de formation au profit de plus de 1500 élus, les membres des délégations locales compris, sur divers thèmes. Les chantiers développés, se sont étendus aux plans sous régional et transfrontalier, tout comme au niveau des mécanismes de démocratie locale, et le plaidoyer influence.

Pour ce qui est des perspectives en 2017, plusieurs actions seront posées, poursuit Armand Joseph Kaboré. Aux plans institutionnel et organisationnel, un budget de trois milliards de nos francs servira pour la mise en œuvre de onze projets/programme. Ainsi que le renforcement de l’ancrage institutionnel notamment au Bénin et au Niger. Et pour y parvenir le Labo compte renforcer son équipe avec 47 employés permanents. Durant 2017, plusieurs chantiers seront développés toujours dans le souci de la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance.
Ayant fait le constat d’un certain nombre de disfonctionnements au sein des collectivités, le Labo, lors de ses travaux a proposé une innovation majeure qui est la mise en place d’une cellule technique pluridisciplinaire. Pour le Pr Paul Kiemdé, spécialiste des questions de droit, cela permettra de mutualiser les forces pour aider les uns et les autres à connaitre les textes pour pouvoir interpeller.

Le maire de la commune de Koudougou, compte sur la poursuite de l’appui du Labo citoyennetés

La commune de Koudougou qui a abrité les travaux, elle-même bénéficie des actions du Labo citoyennetés. Pour le maire Maurice Mocktar Zongo, la cité du cavalier rouge a bénéficié de l’appui du Labo dans le renforcement de la participation citoyenne à la gestion municipale. En permettant à la commune de faire son exercice de redevabilité en permanence et en appuyant pour la diffusion en direct sur les radios locales des sessions du conseil municipal. Ainsi que l’édition d’un périodique d’information, et des rencontres relatives au renforcement de capacité des élus et du personnel. Il a bon espoir que ces actions pourront se poursuivre en 2017, sinon s’étendre à d’autres domaines.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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