« La justice rime avec le travail de mémoire […] par cet acte, nous universitaires, avons pensé qu’il était de bon ton d’afficher le nom de Norbert Zongo au fronton de la deuxième université du Burkina pour que les larmes de ceux qui ont fait verser nos larmes coulent chaque fois qu’ils regardent en direction de cette université... »

Le Ministre de l’Enseignement Supérieur à qui « l’honneur » est revenu d’inaugurer la stèle érigée en mémoire de Norbert Zongo, a mangé du lion. Lui qui, en souvenir des évènements tragiques de décembre 1998, a rendu un vibrant hommage à tous ceux qui ont lutté et qui luttent pour que la vérité sur l’assassinat du journaliste d’investigation éclate. Nombre d’entre eux étaient du reste, présents à la cérémonie de baptême…Au nombre de ceux-ci, Maitre Halidou Ouédraogo et Cherif Sy. Lequel a rassuré que « Loin d’être une simple reconnaissance du mérite de l’illustre disparu, le baptême traduit un appel à garder l’espoir, à tenir la lampe allumée jusqu’à ce que la lumière jaillisse. »

Graine de courage et de bravoure

L’engagement de Norbert Zongo qui a brutalement pris fin un certain 13 décembre 1998, a commencé alors qu’il était encore instituteur à l’orée des années 1970. Il deviendra un journaliste qui, mû par sa soif d’indépendance, va finir par créer son propre organe en 1993.L’aventure va durer cinq (05) ans…Mais il est admis unanimement que ce sacrifice ne fut pas vain.

Chérif Sy alors Secrétaire Général de Société des Editeurs de Privées (SEP) que président Zongo, décrit un sacrifice qui « a redonné un sens élevé à son engagement pour la liberté et pour la démocratie. » Par son œuvre, « il a semé la graine du courage et de la bravoure qui a continué à alimenter la conscience du peuple burkinabé. » Et de lancer cet appel à la jeunesse pour qui Norbert Zongo doit être « une source d’inspiration en termes d’honneur, du sens de la patrie, de dignité et de justice pour tous. »

L’arbre ne doit pas cacher la forêt

Le baptême de l’Université de Koudougou revêt donc tout un symbole puisque c’est ici que Norbert Zongo a vu le jour en 1949.La famille Zongo qui a salué l’honneur que constitue la perpétuation de la mémoire, demande tout plus c’est-à-dire la justice car « l’arbre de la perpétuation de mémoire, ne doit pas cacher la forêt de la nécessité de la justice. » Mais pour le ministre Alkassoum Maiga, l’idée d’une œuvre pour perpétuer la mémoire est le fait de scientifiques et est dépourvue d’arrière- pensées politiques. « À ceux chargés de rendre la justice de jouer le rôle qui leur revient. » a-t- il précisé.

Créée en 2005, l’Université de Koudougou est, avec ses 17 278 étudiants inscrits au titre de l’année universitaire 2016/2017, la deuxième du pays. C’est une université qui s’acquitte avec dévouement au missions qui lui sont dévolues aux dires du Ministre de l’Enseignement Supérieur. Elle a désormais de qui tenir…

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Soumana Loura
Lefaso.net