Commune de Siglé : Le Conseil municipal présente son bilan 2017 à sa population

Publié le jeudi 5 avril 2018 à 11h20min

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Commune de Siglé : Le Conseil municipal présente son bilan 2017 à sa population

Le Conseil municipal de Siglé, commune rurale située dans la province du Boulkiemdé (région du Centre-ouest) était face à ses administrés pour présenter le bilan de son exercice 2017. C’était à travers l’« Espace de dialogue et d’interpellation communautaire » qui a permis au maire et son équipe, de revisiter la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2017 et de se soumettre à l’appréciation des populations.

A ce rendez-vous, populations, autorités coutumières et religieuses, responsables et représentants de services déconcentrés de l’Etat ainsi que de nombreux ressortissants étaient bien mobilisés. Halte pour scruter la vie générale de la commune par des éclaircissements sur certains chantiers, projets et recueillir les préoccupations de la population. Plus qu’un rituel donc, il s’agit par-là, de mieux impliquer les populations dans les prises de décisions.
Le bilan global fait ressortir une amélioration par rapport à la situation de 2016. C’est aussi bien la conclusion du Conseil municipal que des populations ayant pris part à cette journée.

Quelques données affichent par exemple sur le volet lié aux « produits de l’exploitation » (vente de produits et prestations de services, produits de l’abattoir, fourrières, actes administratifs et états civils, location matériels, taxes funéraires, etc.) que, sur une prévision de 7 635 000 FCFA, l’on a pu réaliser 8 229 600 FCFA (contre une réalisation de 7 135 700 FCFA en 2016).

Pour les « produits domaniaux » (droits de stationnement, location de terrains et boutiques, taxe sur la dégradation du domaine, etc.), sur une projection de 2 730 000 FCFA, le Conseil municipal a pu réaliser 1 812 450 FCFA (contre un résultat de 1 093 850 FCFA Nen 2016).

Des impôts, taxes et contributions directes (patentes, licences, contribution du secteur informel, taxes sur les armes, taxes de résidence), sur une prévision de 1 570 000 FCFA, c’est un total de 905 049 FCFA qui a été réalisé (soit un taux de recouvrement de 57, 64%). Ce qui constitue également une amélioration par rapport au chiffre 2016 (qui est de 377 909 FCFA).

Les impôts et taxes indirectes (taxe sur les charrettes, taxe sur les kiosques à boissons), 5 164 400 FCFA réalisées pour une prévision de 5 550 000 FCFA.
Au chapitre des réalisations, le chapelet est long et le premier responsable du Conseil municipal est allé dans les détails, village par village. Il s’agit entre autres d’acquisition de fournitures scolaires pour l’ensemble des écoles de la commune, achat de vivres scolaires, acquisition d’équipements scolaires pour le post-primaire, la réhabilitation d’infrastructures, la construction de salles de classes, de bureaux et de magasins, la réalisation de forages, la dotation de centres de santé en carburant, fournitures de bureau, matériels et produits d’entretien, médicaments et consommables médicaux, l’aménagement de marchés, la réfection de bâtiments, etc.

Plusieurs contraintes ont aussi été soulevées dans beaucoup de compartiments. Au niveau de l’état civil par exemple, on note qu’il y a insuffisance de personnel.
Au titre des réalisations sur fonds propres, il ressort que les contraintes sont liées au faible recouvrement des recettes, si fait qu’il est difficile de réaliser de grands investissements. L’exécutif communal a donc en perspective de miser sur la sensibilisation des populations pour un meilleur recouvrement et la nomination de collecteurs marchés et agrégats.

En matière de réalisations sur transfert de fonds publics, il est indiqué que le transfert est effectif dans deux domaines depuis 2014 (Enseignement de base et santé), mais les montants alloués pour les réfections des écoles et des CSPS (Centres de santé et de Promotion sociale). Le Conseil municipal envisage donc d’utiliser les reliquats pour investir au budget supplémentaire 2018.

Dans le volet réalisations sur financement extérieur (Partenaires techniques et financiers), le conseil a relevé qu’il n’y a pas de hausse significative des subventions annuelles et les subventions du PNGT 2-3 ont pris fin 2017 et une lourdeur des procédures de passation de marchés publics. Comme perspective, il s’agit d’anticiper l’élaboration des DAO (dossier d’appel d’offres) et d’identifier les projets par le conseil municipal en fonction des expressions des villages.

La sensibilisation, un pari à gagner !

A la suite de l’exposé, plusieurs réactions ont été enregistrées au sein des populations. Interventions qui se sont d’abord déclinées en des encouragements au maire et son équipe. Puis, des préoccupations relatives au secteur de la santé, à la répartition des infrastructures de base, la normalisation des écoles, l’appui aux femmes, l’électrification, le désenclavement de la commune. Des inquiétudes qui ont trouvé réponses par le maire et les responsables de services déconcentrés de l’Etat concernés qui ont effectué le déplacement de cette journée.

‘’La capacité actuelle de mobilisation des ressources était de 20 960 000 FCFA l’an passé (nous avons atteint 20 950 000 FCFA). On peut dire que c’est bon, mais à l’intérieur, des prévisions qui sont allées au-delà de ce que nous avions prévu, mais ce ne sont pas des ressources sures (pour la taxe de jouissance par exemple, on ne peut pas savoir combien de personnes vont payer leur taxe l’année prochaine. Par contre, pour les charrettes, il y a un recensement et c’est sûr et connu)’’, a indiqué le maire, Bertin Ouiya, relevant au passage des améliorations par rapport à 2016, notamment en matière de civisme fiscal.

Pour le premier responsable du Conseil municipal, le plus grand défi reste toujours la mobilisation des recettes, car malgré les avancées, on est toujours loin du compte. « Pour les recettes sures, la mobilisation est en-deçà de 50% du recouvrement. Nous pensons qu’il faut d’abord compter sur soi-même, il faut que nous arrivions à bien jouer notre partition à ce niveau avant d’espérer un soutien quelconque. C’est donc un défi pour nous et nous allons relancer la sensibilisation à travers nos CVD (Conseils villageois de développement), les conseillers et d’autres personnes ressources », explique le maire, Bertin Ouiya.

C’est pour cela qu’il salue, pour 2018, le niveau d’accompagnement de l’Etat ; ce qui va permettre de faire face aux préoccupations liées aux pistes. « Actuellement, il y a cinq pistes qui sont en ouverture ; celle qui nous relie à Koudougou (chef-lieu de province et de région, ndlr) est en train d’être entretenue. Au niveau de l’eau, il y a de l’effort, une AEPS (adduction d’eau potable simplifié) est en train d’être réalisée à Siglé-centre et les autres sont en réhabilitation. Pour le reste, nous ferons ce que nous pouvons et ces journées de redevabilité contribue à cette sensibilisation », a-t-il soutenu.

Le haut-commissaire du Boulkiemdé, Hamidou Soré, parrain de cette journée de redevabilité

Cette journée fut donc une occasion pour le maire de réitérer un appel à sa population pour une mobilisation conséquente pour l’élan de développement de la commune. « Il faut qu’on se mobilise pour d’abord faire notre part de devoir. Si cela est effectif, pour le reste, nous pouvons faire le plaidoyer, parce qu’on aurait accompli notre part de responsabilité. Mais tant que cela n’est pas fait, on est mal à l’aise pour demander aux partenaires de nous soutenir. Que chacun, là où il est, soit un agent de sensibilisation pour le civisme fiscal », lance-t-il.

Pour le haut-commissaire de la province, Boulkiemdé (d’où relève la commune), parrain de la journée, cet exercice renforce la confiance entre élus locaux et populations. C’est un moment pour porter des regards critiques sur la conduite des affaires de la commune. Cet arrêt participe de la vie de la commune. Il se félicite, de ce fait, de l’engouement des populations et des questions qui y ont été soulevées.
Selon le haut-commissaire, Hamidou Soré, le Conseil municipal est tenu d’organiser, au moins une fois l’an, un espace de dialogue et d’interpellation citoyenne. Cela permet un encrage démocratique.

En rappel, la commune rurale de Siglé est située à 45 km au nord-ouest de Ouagadougou dans la province du Boulkiemdé (d’où elle relève), dans la région du centre-ouest.

Lefaso.net

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