Gestion des crimes économiques au Burkina Faso : Les magistrats et les greffiers des juridictions spécialisées se forment pour mieux agir

Publié le mardi 21 juillet 2020 à 16h55min

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Gestion des crimes économiques au Burkina Faso : Les magistrats et les greffiers des juridictions spécialisées se forment pour mieux agir

Le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux M. René Bagoro a présidé le 20 juillet à Koudougou, l’ouverture d’un atelier de formation des magistrats et des greffiers des juridictions spécialisées chargées du traitement des dossiers de crimes économiques et financiers et des crimes liés au terrorisme sur le management de leur cabinet. Un atelier rendu possible grâce à l’intervention financière du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

C’est au regard du contexte de lutte contre l’extrémisme violent et du terrorisme dans lequel se retrouve aujourd’hui le Burkina Faso et bien d’autres pays de la sous-région, que la formation des magistrats et des greffiers des juridictions spécialisées chargées des dossiers de crimes économiques et financiers a été jugée nécessaire.

A en croire le représentant résident du PNUD au Burkina Faso M. Mathiew Ciowela, l’assistance du PNUD en matière d’état de droit couvre entre autres principaux domaines de travail l’engagement politique, le renforcement des institutions, la sécurité communautaire, les droits de l’homme et la justice. Et pour le représentant résident du PNUD, cela apparaît pour son organisme comme la colonne vertébrale de l’Etat, car sans justice c’est la porte ouverte à l’impunité et à la perpétuation des crimes.

Aussi, la problématique des crimes économiques et financiers de même que ceux liés au terrorisme suscite de grandes préoccupations et exige une plus grande professionnalisation des acteurs judiciaires notamment les magistrats et greffiers des juridictions spécialisées. C’est ce qui justifie allègrement la tenue de cet atelier de formation dont l’objectif principal est de mieux doter les magistrats et greffiers de compétences énormes pour faire face à ces genres de cas.

Selon le représentant résident du PNUD au Burkina Faso, M. Mathiew Ciowela, l’assistance de son organisme en matière d’état de droit couvre entre autres principaux domaines de travail l’engagement politique, le renforcement des institutions, la sécurité communautaire, les droits de l’homme et la justice.

Durant donc leur atelier à Koudougou, les participants seront outillés à travers plusieurs sujets qui seront traités. Les sous thème qui sont posés sous forme de questions auront plus d’éclaircissement au terme de la formation. Il s’agit entre autres préoccupations qui seront abordées : Quelle doit être la posture du juge et du greffier devant la gravité des actes commis par les terroristes ? Comment traiter les infractions économiques et financières ? Qu’est qui fait la spécificité des enquêtes liées au terrorisme, aux infractions économiques et financières ? Comment préparer un interrogatoire dans une affaire de crime économique financière et de terrorisme ? Comment prendre en compte le genre dans les procédures y afférentes ? Comment assurer le management d’une juridiction d’instruction ? Comment planifier l’information judiciaire ? Comment assurer la gestion des scellés dans les affaires de terrorisme et d’infractions économiques et financières ? Quid de la coopération internationale en matière de saisie et de confiscation ?

Les participants, au nombre de soixante douze venus de différentes juridictions se verront mieux outillés au regard de la pertinence des questions posées. En effet, celle-ci vise à améliorer la productivité des juridictions d’instruction spécialisées grâce à un meilleur management de leurs cabinets, en s’appuyant sur la bonne connaissance des nouvelles règles procédurales en matière pénale et sur des outils d’organisation du travail.

Selon le représentant résident du PNUD, l’activité est réalisée à travers leur nouveau programme intitulé : Cohésion sociale, Sécurité et Etat de droit (COSED), rattaché au programme budgétaire du département de la Justice et dont la mise en œuvre est prévue sur trois ans avec un budget de plus de 15 millions de dollars US.

Mieux outiller les magistrats et les greffiers

Le ministre Réné Bagoro a salué la tenue de cette formation, et remercié le PNUD pour son soutien inestimable

Prononçant son allocution d’ouverture, le ministre de la Justice Garde des Sceaux, M. René Bagoro a indiqué que, de part ses fonctions, le juge d’instruction se voit confié de grandes responsabilités en ce qu’il instruit dans les dossiers des crimes et délits complexes , les mets en l’état d’être jugés à travers le rassemblement des pièces, la réunion des éléments d’information à charge ou à décharge contre les mis en examen.

De ce fait, le bon rendement des cabinets d’instruction constitue une des garanties de la crédibilité de la justice. Toute chose qui selon le patron de la justice burkinabè, concoure à la paix et à la stabilité sociale. Toute fois a-t-il poursuivi, les cabinets d’instruction connaissent souvent des difficultés dont certaines sont parfois d’ordre fonctionnel en raison d’une organisation de travail obsolète et improductive. C’est pourquoi il estime qu’il est nécessaire de soutenir la force de travail des juges et greffiers d’instruction en leur permettant de mieux maitriser les outils que la loi met à leur disposition pour mener à bien l’information.

Aussi, la formation de Koudougou vient à point nommé car elle permettra effectivement de les initier à des techniques de management qui leur permette de mener aisément leur tâche dont l’ampleur n’est plus à démontrer. C’est dans cet optique que le gouvernement ne ménage aucun effort avec le soutien du PNUD pour organiser des sessions de formation au profit des magistrats et greffier des juridictions des pôles judiciaires spécialisées sur le management de leur cabinet a soutenu le ministre de la Justice.

Il a ajouté que pour cette formation, il s’agira de promouvoir la lutte contre la criminalité organisée, de donner des outils au participants afin de mieux organiser le travail en cabinet, de permettre aux participants d’acquérir des connaissances nécessaires à l’identification, à la saisine, au gèle et à la confiscation des avoirs illicites, d’outiller les participants sur de nouvelles règles procédurales en matière pénal.

Raogo Yaméogo

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