Charte africaine de la démocratie des élections et de la gouvernance : Des journalistes et des acteurs de la société civile en conclave à Koudougou

Publié le mardi 28 juillet 2020 à 16h09min

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Charte africaine de la démocratie des élections et de la gouvernance : Des journalistes et des acteurs de la société civile en conclave à Koudougou

Il se tient les 28 et 29 juillet à Koudougou, un atelier de formation des organisations de la société civile et des journalistes sur la Charte Africaine de la Démocratie des Elections et de la Gouvernance dans le cadre des élections présidentielles. Organisé par le programme des nations unies pour le développement (PNUD), cet atelier se fixe pour objectif de renforcer les capacités des organisations de la société civile et des journalistes non seulement sur les instruments de l’Union africaine avec un focus sur la Charte africaine des élections, de la démocratie et de la gouvernance mais aussi sur le monitoring du processus électoral dans le contexte des élections présidentielles.

La vitalité de la démocratie d’un Etat passe par le respect de ses engagements nationaux et internationaux en général et des droits humains en particulier. Conscients de cela les Etats membres de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) aujourd’hui Union Africaine ont beaucoup travaillé à la production normative en matière de droits humains, de la démocratie, de la bonne gouvernance, de la paix et la sécurité.

C’est ainsi que depuis 1963, année de la création de l’OUA, ce sont au total 76 instruments juridiquement contraignants qui ont été adoptés par l’institution continentale. De ces instruments, vingt-quatre ont été adoptés sous l’égide de l’OUA tandis qu’à ce jour, cinquante-deux ont été adoptés par l’UA.

Le Burkina Faso pour sa part, a ratifié quarante-deux traités. Et selon les experts, la lenteur du processus de ratification et de domestication des traités de l’UA constitue un obstacle à une intégration régionale accrue. Si les États membres ne parviennent pas à ratifier, à domestiquer et à mettre en œuvre les accords conclus au niveau régional, dans les faits, au niveau national, ces traités fondamentaux restent purement ambitieux. Au-delà de la ratification et de leur mise en œuvre, il faut questionner la connaissance de ces instruments par les populations.

Le représentant du représentant résidant du PNUD au Burkina Faso M. Dieudonné Kini a indiqué que le Burkina Faso a réalisé d’énormes progrès en matière de développement humain.

Le projet conjoint UA-PNUD « Accélérer la ratification et la domestication des traités de l’Union africaine », soutenu par le gouvernement suédois, est conçu pour faire face aux défis liés à la ratification et à la domestication. Ce projet aidera à renforcer la capacité de l’Union africaine à moyen et long terme pour gérer le processus de ratification et d’apporter un soutien sur mesure aux États Membres confrontés à des problèmes de domestication.

Si le Burkina Faso a ratifié ces six instruments, force est de constater que des efforts restent à faire non seulement pour leur mise en œuvre, leur diffusion et leur appropriation par les populations mais aussi, en termes de suivi et de monitoring de l’effectivité de ces instruments par les acteurs de la société civile. La mise en œuvre des différentes activités prévues dans le plan de travail annuel contribuera à une meilleure implémentation de ces instruments au Burkina Faso.

Les progrès réalisés par le Burkina Faso salués par le PNUD

C’est fort donc de ce constat que l’atelier de Koudougou se tient avec pour spécificité de : sensibiliser les acteurs de la société civile et les journalistes sur les traités de l’UA et l’importance de leur mise en œuvre ; identifier les obstacles potentiels à la mise en œuvre de ces traités au Burkina Faso ; identifier et répertorier des propositions d’actions claires à développer pour une mise en œuvre de ces traités au Burkina Faso ; susciter le débat autour de la mise en œuvre de ces traités afin de développer et soutenir des actions en vue de leur diffusion et le monitoring de leur mise en œuvre.

Aussi, durant les deux jours de formation, les participants bénéficieront des présentations en plénière, mais aussi des travaux en groupe. Entre autres présentations au programme de la formation, il ya la Charte africaine des élections, de la démocratie et de la gouvernance ; la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ; le protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique ; la Convention de l’UA sur la prévention et la lutte contre la corruption ; le rôle des médias et des organisations de la société civile dans le monitoring du processus électoral.

Les deux jours de travaux permettront aux participants de bénéficier de présentations sur différents aspects liés à Charte africaine de la démocratie des élections et de la gouvernance

En procédant à l’ouverture de la rencontre, le représentant du représentant résidant du PNUD au Burkina Faso M. Dieudonné Kini a dit que le projet conjoint UA-PNUD dénommé : ʺAccélérer la ratification et la domestication des traités de l’UAʺ a été développé dans le cadre du partenariat NU-UA pour la mise en œuvre de l’Agenda 2063 et de l’Agenda 2030 du développement durable. Ce projet unique et innovateur matérialise la ferme volonté des deux institutions à travailler ensemble en vue de la transformation structurelle économique des Etats membres de l’UA, la construction de sociétés africaines résilientes aux chocs et menaces en tout genre et la promotion de la bonne gouvernance.

Il a en outre indiqué que les traités de l’OUA/ UA s’attaquent aux défis pluridimensionnels qui se posent avec acuité aux Etats membres. Ils apportent ainsi une réponse aux enjeux de sécurité, à l’autonomisation des jeunes et des femmes, à la protection de l’enfance, à la bonne gouvernance, à la corruption, entre autres. Parlant du projet, on note que six pays ont été sélectionnés pour la première phase dont le Burkina Faso et le Sénégal pour l’Afrique de l’Ouest, la Tunisie pour l’Afrique du Nord, Sao Tomé et Principe pour l’Afrique centrale, le Mozambique pour l’Afrique australe et le Kenya pour l’Afrique de l’Est. Et le représentant du PNUD de préciser que le choix porté sur le Burkina Faso n’est assurément pas fortuit.

Malgré un contexte sécuritaire difficile a-t-il justifié, le Burkina Faso a réalisé d’énormes progrès en matière de développement humain. Il a pu enregistrer de considérables avancées dans le secteur de l’éducation, impactant positivement la prévention et la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme. Les politiques économiques mises en place dans le cadre du PNDES, a poursuivi M. Kini, ont aussi contribué à booster la croissance économique qui a atteint 6% en 2018 tandis que les pronostics restent optimistes pour la période 2019-2021.

Raogo Yaméogo

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