Assassinat de Norbert Zongo, 22 ans après : Koudougou toujours engagée à maintenir le flambeau du combat

Publié le lundi 14 décembre 2020 à 15h20min

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Assassinat de Norbert Zongo, 22 ans après : Koudougou toujours engagée à maintenir le flambeau du combat

13 décembre 1998- 13 décembre 2020. Voilà déjà 22 ans que le journaliste Norbert Zongo et ses trois compagnons d’infortune ont été assassinés. 22 ans après, la justice traine les pas et c’est toujours l’attente. A Koudougou, le Collectif des organisations démocratiques de masse et des partis politiques (CODMPP) et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) ont, le samedi 12 décembre 2020, donné de la voix.

C’est par un meeting tenu au théâtre de l’amitié, le samedi 12 décembre 2020, que les militants et sympathisants du CODMPP et la CCVC du Boulkiemdé ont décidé de rendre hommage au journaliste d’investigation Norbert Zongo et ses trois compagnons assassinés le dimanche 13 décembre 1998. Dans son adresse, la coordination provinciale (les deux structures mises ensemble) a en effet réclamé la lumière sur ce crime afin que les commanditaires et les exécutants soient jugés et punis à la hauteur de leur forfait.

Cette 22e commémoration a été placée sous le signe du sursaut patriotique afin de maintenir la pression populaire pour réclamer la lumière sur ce crime. Une pression populaire qui, selon la coordination provinciale, devrait être à l’image de la lutte insurrectionnelle des 30 et 31 octobre 2014 qui a sonné aux yeux de tous comme un aboutissement de la lutte contre l’injustice et l’impunité des crimes de sang et des crimes économique et politique que le journaliste lui-même a toujours dénoncées.

Une détermination qui a tout de même payé car ayant permis quelques avancées significatives aux dires de la coordination. Il s’agit de la réapparition du dossier judiciaire qui avait été enterré par le régime Compaoré et de l’inculpation de trois éléments de l’ex RSP. On note aussi l’avis favorable qui avait été donné par la Cour d’Appel de Paris le 5 décembre 2018 pour l’extradition de François Compaoré, principal accusé dans le dossier.

Une journée d’engagement renouvelé

La coordination provinciale a également souligné les difficultés vécues par la région malgré le légitime espoir suscité par l’insurrection populaire et de la résistance au putsch de septembre 2015. « Les problèmes de santé, de scolarisation, de parcelles, d’emplois dans la région restent encore très préoccupants pour la jeunesse et la population du Boulkiemdé » a-telle déclaré tout en saluant la mobilisation des militants et sympathisants en ce jour mémorable.

Ce qui est un acte fort traduisant ainsi leur ferme détermination à maintenir le flambeau du combat jusqu’à ce que justice soit rendue pour tous ces crimes politique, économique et de sang.
« Ce triste anniversaire se tient dans un contexte national post-insurrectionnel resté malheureusement caractérisé par des crises sans précédent aggravées et entretenues, selon les cas, par le pouvoir MPP », renchérit la coordination provinciale.

Elle égrène ces crises qui sont entre autres la hausse du chômage, la vie chère, l’insécurité grandissante, la corruption et le pillage des ressources. Des raisons qui, selon la coordination provinciale, devraient conduire chaque militant à faire de cette journée commémorative, une journée d’engagement renouvelé et de détermination dans la lutte en vue d’exiger un changement radical des conditions de vie. Il s’agit entre autres de la vérité et la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons ainsi que pour tous les crimes de sang impunis, l’arrêt des assassinats ciblés, la garantie effective du droit du peuple à la sécurité et aux libertés démocratiques, l’amélioration des conditions de vie et de travail des éléments des forces de défense et de sécurité.

Prince Omar
Lefaso.net

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