Salon du livre africain de Koudougou : La littérature burkinabè à l’honneur

Publié le jeudi 13 décembre 2018 à 19h56min

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Salon du livre africain de Koudougou : La littérature burkinabè à l’honneur

Le site touristique de Maasmè a abrité, du 29 novembre au 2 décembre 2018, la troisième édition du Salon du livre africain de Koudougou (SLAK). Organisé par l’Académie du livre, en collaboration avec la Fondation Rayimi, ce salon, initié par Tiraogo Ily, enseignant de son état, entend contribuer à la promotion des valeurs culturelles africaines à travers la littérature et le livre.

« J’ai l’habitude des salons du livre et de mes nombreux souvenirs, c’est bien la première fois que, loin des grandes salles, je participe à un Salon du livre sous des grands arbres ombragés très ouverts et en sus, au bord d’un cours d’eau qui nous berce en nous gardant le climat rafraîchissant et très agréable. Je me réjouis aussi que cela se passe à la chefferie traditionnelle de Issouka que je connais pour avoir participé ici même il y a longtemps à l’intronisation d’une femme cheffe traditionnelle, une première à ma connaissance en pays moagha. Je suis donc fière d’être présente à cette manifestation, ô combien importante et enrichissante », s’exclame l’auteur de « Mal de peau » et de « Si loin de ma vie », Monique Ilboudo. Elle est la première femme romancière du Burkina Faso. Elle est la marraine de ce Salon du livre africain de Koudougou (SLAK) qui venait d’ouvrir ses portes au public.

Faire découvrir et connaître les œuvres littéraires et les auteurs du Burkina Faso et de l’Afrique francophone, en sensibilisant la jeunesse à l’importance de l’écrit dans la conservation de nos valeurs et traditions face à la mutation de l’ordre social. Favoriser la rencontre, la mise en réseau, le partenariat entre tous les acteurs de l’univers du livre, dans la région du Centre-Ouest et au Burkina Faso ; et permettre aux plus jeunes de découvrir l’écrit, comme une voie libre et ouverte, qui favorise la créativité et le développement personnel.

Mettre enfin en lumière le lien entre le concept du développement personnel et les valeurs culturelles africaines telles que les contes, les adages, les proverbes… en encourageant et en stimulant la création littéraire au niveau de la jeunesse. Voilà les objectifs que ce Salon du livre s’est fixé.

La cérémonie d’ouverture est intervenue le jeudi 29 novembre 2018, sous la présidence du ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, représenté par son directeur régional, Kadré Sawadogo ; avec pour marraine Monique Ilboudo ; et comme écrivain invité d’honneur, Jean Samuel Tiendrebeogo.

Quatre jours durant, ce salon a accueilli plus de 700 visiteurs parmi lesquels des élèves, des étudiants, des religieux, des travailleurs du public et privé, autour des diverses activités en lien avec un thème principal qui est « La lecture, un puissant complément d’éducation et de formation personnelle ». Une exposition d’œuvres littéraires et artistiques était présente dans douze stands dressés avec l’appui de plusieurs librairies et maisons d’édition venues de Ouagadougou et de Koudougou. Dans ces stands, on trouvait essentiellement des productions littéraires d’auteurs burkinabè.

Un panel a rassemblé les participants autour du thème du salon, à savoir « La littérature burkinabè, quelle approche pour rendre les œuvres disponibles et à prix concurrentiel ? ». Ce panel a été animé par des experts de l’enseignement secondaire et des professeurs de l’Université Norbert-Zongo. L’assistance a pu avoir l’avis de l’éditeur, de l’auteur et du lecteur. Trois approches différentes du même problème.

Les grands noms de la littérature burkinabè tels que Ansomwin Ignace Hien, Monique Ilboudo, Jean Samuel Tiendrebeogo, Dr Adamou Kantagba, Harouna Timothée Kaboré et Angelina Ki/Kankyono, ont animé, à côté du panel, un temps spécial de dédicace de leurs œuvres. Une conférence autour de l’importance de la lecture a été animée par le Pr Vincent Ouattara de l’Université Norbert-Zongo de Koudougou.

La participation des enfants a été effective et très animée à travers l’organisation d’un concours de lecture qui regroupait 35 élèves venant des établissements de la ville. Le jury, présidé par le chef traditionnel de Kabinoum, Naaba Saaga, enseignant à la retraire, a attentivement écouté la lecture et surtout la diction, l’articulation des enfants. La lauréate, Fortuné Yameogo, en classe de 4e au Lycée Schorge, a reçu un roman et toutes les félicitations.
« Quand je serai grande, je voudrais être une journaliste et écrivaine de nouvelles. Alors, je m’entraine souvent à lire à haute voix avec mes camarades », a-t-elle laissé entendre. Tous les participants ont reçu des primes d’encouragement et des attestations de participation.

Les organisateurs ont remercié toutes celles et ceux qui ont soutenu la tenue effective de ce salon, notamment le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme, les Editions Jouvences en Suisse, Naaba Saaga 1er de Issouka. Ce dernier a félicité les organisateurs et renouvelé son engagement à toujours accueillir le salon dans sa cours. Cette 3e édition du SLAK a fermé ses portes sur une note de satisfaction et rendez a été pris pour la 4e édition qui se tiendra la dernière semaine d’octobre 2019. Le professeur Albert Ouédraogo, présent à la clôture, a félicité l’initiative de Koudougou et souhaité que les autres régions du Burkina connaissent la même manifestation dans les années à venir.

Tiraogo Patrick ILY
Chefferie de Issouka

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