Entrepreneuriat : La caravane « entreprendre à zéro franc » forme 500 jeunes à Koudougou

Publié le mardi 1er octobre 2019 à 14h03min

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Entrepreneuriat : La caravane « entreprendre à zéro franc » forme 500 jeunes à Koudougou

Après Banfora, qui a consacré l’ouverture de la caravane de formation en entrepreneuriat, la caravane a déposé ses valises à Koudougou, où elle formera, du 30 septembre au 3 octobre 2019, 500 jeunes sur le concept « entreprendre à zéro franc ». La cérémonie d’ouverture, présidée par le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Harouna Kaboré, a eu lieu dans le lundi 30 septembre 2019, sous le parrainage de Poulma Marcel Zoma, PDG de Poulma Distribution.

Ils sont plus de 500 jeunes qui bénéficieront de la formation en entrepreneuriat dans le Centre-Ouest, du 30 septembre au 3 octobre 2019, dans le cadre de la caravane de formation en entrepreneuriat. Une caravane déployée, pour une période deux ans, par l’Agence de financement et de Promotion des petites et moyennes entreprises (AFP-PME), en collaboration avec la Fondation africaine pour le développement de l’entreprenariat et le développement économique (FAFEDE). Lancée sur le concept « entreprendre à zéro franc », cette caravane ambitionne de former 10 000 jeunes en 2019 à travers les treize régions du Burkina avec pour objectif d’atteindre 200 000 en fin 2020.

La cérémonie d’ouverture à Koudougou ce 30 septembre, a été parrainée par Poulma Marcel Zoma, homme affaires et président de la Délégation consulaire régionale de Koudougou. Il a entamé son allocution par des histoires, en passant par des témoignages pour aboutir à des conseils à l’endroit de ses filleuls. C’est l’histoire de son jeune neveu qui lui sollicite 100 000 F CFA pour compléter à ses 50 000 F pour s’acheter un téléphone.

Poulma Marcel Zoma, parrain

Il n’en revenait pas, à l’entente de cette doléance de son jeune parent. « Si tu me sollicitais 500 000 F pour démarrer une activité, je te les aurais donnés sans contrepartie, même si tu voulais plus du million », rétorque-t-il à l’homme qui n’est plus un enfant, selon lui. « Une telle idée lui aurait rendu indépendant d’autrui et pourquoi pas faire de lui un homme riche dans l’avenir », convainc Poulma Marcel, qui trouve que même le peu qu’il demandait pouvait lui servir de fonds de commerce, « mais hélas ! », déplore l’homme d’affaires de la cité Côte-d’Azur.

A l’endroit de ses filleuls, il demande d’accepter de débuter avec le peu qu’ils possèdent. « Acheter des unités ou autre chose commercialisable », conseille-t-il. Il déclare avoir débuté avec la vente de cola au village en faisant des tournées dans les villages voisins. Pour lui, cela est valable pour chacun et il faut éviter au maximum possible de dépenser, surtout inutilement.

Il avoue faire souvent des tests à ses propres fils pour voir les plus prodigues d’entre eux. « Je donne souvent 100 000 F à un enfant pour le tester, deux jours après si je constate qu’il n’a plus rien, je sais où le classer surtout lorsque cela se répète », poursuit-il. Son allocution fut tellement instructive que le ministre Harouna Kaboré a demandé qu’on lui décerne le titre de coach-premier à la fin des quatre jours de formation.

Pour le coach Ezéchiel Ouédraogo, qui a la charge de dispenser les formations avec son équipe d’experts, celui qui attend d’avoir de l’argent avant de débuter une entreprise, n’est plus un entrepreneur mais un investisseur. Alors, il faut oser avec le peu de moyens dont on dispose pour lancer une activité, dit-il.

Le maire de Koudougou

Le maire de la ville, Moctar Maurice Yaméogo, a remercié le ministre et les agences responsables de la caravane, pour le déploiement de cette caravane dans sa ville au profit des jeunes et des femmes de la région du Centre-Ouest. Saïdou Koanda est le représentant des 500 jeunes bénéficiaires. Au nom de tous, il a réitéré ses remerciements d’abord, selon lui, pour la gratuité de la formation et ensuite pour le nombre important de bénéficiaires de la région.

Le ministre a annoncé plusieurs mesures prises par le gouvernement burkinabè pour la mise en place d’un environnement favorable à la création d’entreprises. Il dénombre la réduction du capital de départ à 5 000 F CFA pour l’inscription au Registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM), le déploiement sur l’ensemble du territoire des Centres de formalités des entreprises (CEFORE) et des Centres de gestion agrées mais aussi la promotion des PME à travers l’adoption de la charte des PME qui vient opérationnaliser plusieurs avantages à leur profit.

« Pour ces PME, le gouvernement burkinabè a aussi pris des dispositions à travers les Fonds nationaux de financement comme l’AFP-PME et le Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES) afin d’apporter une réponse à la problématique de l’accès au financement », déclare le ministre Harouna Kaboré.

Il ajoute que le ministère en charge du Commerce et de l’Industrie, à travers l’Initiative de renforcement des capacités productives (IRCP), octroie des subventions d’équipements à 130 PME de toutes les régions à hauteur de quatre millions de F CFA, leur permettant de transformer plus de matières premières locales et de créer plus d’emplois. Ces mesures gouvernementales, selon lui, démontrent que le secteur privé national est au cœur des priorités du PNDES.

Honoré Kietyeta, DG de l’AFP-PME

Pour le directeur général de l’AFP-PME, c’est une approche qui se veut révolutionnaire, qui veut transformer les mentalités des chefs d’entreprises. Aujourd’hui, il y a la problématique du chômage, certains jeunes ont des idées novatrices, comprennent les enjeux du moment, mais malheureusement font face à la difficulté d’accès au financement, souligne-t-il.

Mais parfois aussi, l’on ne se pose pas la bonne question, on pense qu’il faut avoir d’abord l’argent avant de démarrer, poursuit-il. Il déclare ensuite : « C’est ainsi que nous voulons en faire des entrepreneurs avisés qui savent qu’ils n’ont pas besoin d’attendre l’argent avant de débuter. Et cette formation servira de tunnel par lequel ils passeront pour devenir ces hommes qu’on attend d’eux ».

La contribution de l’AFP-PME, a été donc de mobiliser les ressources humaines pour contextualiser la formation. L’initiative est née d’un Ivoirien, explique le directeur général, et le Burkina a mis en place un comité pour adapter la formation au niveau du Burkina. « Beaucoup de projets seront issus du secteur de l’agriculture, mais cultiver le cacao n’est pas la même chose que cultiver le sésame ou l’arachide parce que les climats ne sont pas adaptés », selon le directeur. A Banfora, il déclare que ce sont 316 jeunes qui ont été formés ; à la fin, 273 ont présenté des projets et 113 ont démarré dans les deux mois qui ont suivis, ce qui a fait une convention d’environ 60%.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net

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